Jan De Nul Group coordonne le projet AquaForest en collaboration avec South Pole, Mantis Consulting, Haedes, l’ESPOL attachée à l’Université de Guayaquil, l’Université d’Anvers, l’Université libre de Bruxelles ainsi que l’ONG Fundación Calisur. Le projet bénéficie du soutien du gouvernement flamand (Service Environnement) au travers du programme d’action climatique G-STIC 2022, et également de l’Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN).
Des écosystèmes d’exception aux multiples avantages
Figurant parmi les écosystèmes les plus productifs, les mangroves rendent une longue liste de services essentiels : elles protègent les populations du littoral contre les inondations, l’érosion et les phénomènes maritimes extrêmes, et de plus, elles capturent et stockent une quantité importante de carbone. Leur taux de piégeage du carbone est même supérieur à celui des forêts tropicales terrestres. En outre, les écosystèmes des mangroves présentent une grande biodiversité que l’on ne trouve que dans les zones tropicales. Elles assainissent l’eau, contribuent à la subsistance et relèvent des moyens d’existence de communautés locales dépendantes de la forêt.
Dès lors, outre la disparition de tous les avantages qu’offre cet écosystème important, la réduction des mangroves autour du delta du Rio Guayas aggrave également les risques pour la sécurité du littoral, puisque les terres environnantes sont davantage exposées aux inondations et à l’érosion en l’absence de mangroves.
Restauration d’une mangrove
En janvier 2023, nous avons lancé le projet AquaForest qui a pour but de restaurer la mangrove du côté du delta du Rio Guayas. L’objectif est d’aménager une île et d’y créer une mangrove, l’île étant constituée de matériau dragué dans le chenal d’accès du port de Guayaquil, une opération durable et circulaire. Nous comptons implanter la nouvelle mangrove sur un replat du delta du Guayas actuellement visible à marée basse, à 15 kilomètres au nord-est de Posorja. Selon les résultats de modélisation, cette zone se trouve à un endroit où les sédiments commencent à se déposer naturellement.
Le développement d’une « infrastructure vert-gris » comme fondement
Nous prévoyons de mettre en place une « infrastructure vert-gris » pour réaliser le projet AquaForest, ce qui signifie que nous comptons dans un premier temps combiner des techniques d’ingénierie conventionnelle de remblai de terres avec le réemploi circulaire de sédiments dragués pour créer une mangrove par boisement assisté. En parallèle, nous veillerons à créer les conditions préliminaires favorisant au mieux le développement des mangroves, en nous concentrant sur les caractéristiques des sédiments et sur les conditions hydrauliques optimales pour la croissance des propagules, sur la dissémination de nouvelles graines d’arbres d’accompagnement et sur l’accélération du processus de colonisation de la biodiversité liée, microfaune et macrofaune confondues.
Une première dans la région
Bien que de nombreuses mangroves soient restaurées partout dans le monde, AquaForest est une première dans cette région par le réemploi innovant de sédiments dragués en vue de créer un nouvel écosystème. À ce titre, AquaForest deviendra, dans le domaine des solutions fondées sur la nature (SFN) un « laboratoire vivant » où les principaux services que rend la mangrove seront étudiés et démontrés : protection contre les inondations, amélioration de la biodiversité et bienfaits socioéconomiques, en s’attachant en particulier aux communautés locales et à l’égalité des sexes. Le laboratoire vivant d’AquaForest établira la faisabilité technique et économique de solutions fondées sur la nature analogues.
Par ailleurs, le projet repose sur la collaboration des principaux intervenants à l’échelle internationale. Sociétés privées, institutions publiques telles qu’autorités nationales et locales et municipalités, organisations internationales, communautés locales, citoyens, ONG, universités et chercheurs auront pour but commun la réalisation du projet AquaForest.
Le projet AquaForest bénéficie du soutien financier :
Du Gouvernement flamand, au travers du programme d’action climatique G-STIC 2022. Le programme d’action climatique G-STIC du gouvernement flamand vise à aider les pays en développement à lutter contre les changements climatiques. Il entend, par le soutien financier de projets d’adaptation au et de limitation du changement climatique, améliorer la mise en œuvre par ces pays des politiques, stratégies, règlements et plans d’action climatique.
De l’IUCN (Union internationale de conservation de la nature) par le biais d’un appel du Blue Natural Capital Financing Facility (BNCFF). Le BNCFF a pour mission de soutenir des opportunités de financement de solutions fondées sur la nature concernant des environnements côtiers et marins et leurs alentours, et de consolider des projets spécifiques qui allient viabilité bancaire probable et impacts positifs sur l’environnement et la société.