Les ministres belges visitent le chantier de l'île Princesse Elisabeth
Environ trois mois de construction par caisson
Le chantier de Vlissingen a démarré en septembre 2023. Chaque jour, environ 300 personnes y travaillent. La construction de ce premier caisson permet désormais de se rendre compte de l’ampleur du projet. Chaque bloc de béton mesure 57 mètres de long, 30 mètres de large et 30 mètres de haut, pour un poids de 22.000 tonnes. Il faut environ trois mois pour construire un seul caisson. Le processus de production est divisé en cinq étapes qui durent chacune 20 jours. Le déplacement entre les différentes zones du chantier se fait grâce à des coulisses et prend environ six heures. La phase la plus impressionnante est la deuxième, au cours de laquelle les parois du caisson sont érigées grâce à un coffrage glissant. La structure grandit de dix centimètres par heure, et ce, pendant une dizaine de jours.
23 caissons pour une seule île
Lorsque les caissons sont prêts, un navire semi-submersible les transporte plus loin dans le port où ils sont mis à l’eau et temporairement stockés. Cet été, lorsque la météo sera plus clémente, ils seront déplacés vers leur destination finale en mer du Nord. Les caissons formeront les parois extérieures de l’île énergétique. L’île en elle‑même sera remplie de pas moins de 2,3 millions de m³ de sable, qui aura été extrait sur place. Elle sera prête fin 2026, après quoi l’installation de l’infrastructure électrique pourra commencer. Les contrats pour cette phase seront octroyés cette année.
L’île énergétique peut compter sur un financement provenant du fonds de relance européen post-Covid. En concertation avec le gouvernement belge, un subside d’environ €100 millions a en effet été octroyé. Des fonds belges et européens ont également été annoncés pour la réalisation d’une série de mesures de protection de la nature. Ainsi, en concertation avec des experts en conservation de la nature et en milieu marin, un « nature inclusive design » a été mis au point afin de renforcer la biodiversité sur l’île et aux alentours.
Une prouesse d'innovation
L’Île Princesse Elisabeth sera la première île énergétique artificielle au monde à combiner le courant continu (HVDC) et le courant alternatif (HVAC). L’infrastructure à haute tension présente sur l’île rassemblera les câbles électriques des parcs éoliens de la zone Princesse Elisabeth. L’île fera également office de hub pour de futures interconnexions. Il s'agira d’interconnexions dites « hybrides » qui possèderont une double fonction et seront donc plus efficaces. Elles permettront non seulement l'échange d'électricité entre les pays mais seront également raccordées à de nouveaux parcs éoliens offshore dans la partie septentrionale de la mer du Nord qui fourniront à terme d’importants volumes d'électricité verte à notre pays.
Alexander De Croo, premier ministre belge: « La mer du Nord devient la centrale électrique de notre indépendance énergétique. L’Île Princesse Elisabeth en sera un maillon essentiel. Notre pays est depuis longtemps déjà un pionnier en matière d'éolien offshore. En innovant continuellement, nous renforçons également notre position pour le futur. Nos entreprises belges peuvent une nouvelles fois faire office de pionnières, chez nous et à l’étranger. Tout cela garantit une énergie durable et à un prix compétitif pour nos citoyens et nos entreprises. Nous plaçons une nouvelle fois la Belgique sur la carte du monde. »
Tinne Van der Straeten, ministre fédérale de l’Énergie: « Notre expertise en mer est désormais connue dans le monde entier. Outre les connaissances techniques et le savoir-faire qu’elle implique, l’Île Princesse Elisabeth est aussi un magnifique exemple de collaboration. Il s’agit du premier projet de cette ampleur à tenir compte dès le début de la biodiversité, et ce, en concertation avec des experts en la matière. La Belgique montre que les énergies renouvelables et la biodiversité vont de pair et donne ainsi le ton pour de nombreux projets futurs en mer du Nord, centre des ambitions européennes pour l'éolien offshore. »
Thomas Dermine, secrétaire d’État pour la Relance et les Investissements stratégiques: « L’île énergétique est un projet phare du plan de relance et incarne trois de ses caractéristiques clés : les investissements dans l’infrastructure, l’appel aux solutions innovantes et l’accélération de la transition écologique. Le projet illustre également l’approche dynamique du plan de relance : six ans s’écouleront entre la phase conceptuelle et l’achèvement total, un véritable exploit pour un projet de cette ampleur. »
Catherine Vandenborre, CEO ad interim d’Elia Group: « L’île revêt une importance stratégique pour la transition énergétique en Belgique. Outre l'accès à la deuxième zone éolienne offshore, le concept de l’île offre également des options importantes pour le futur. Il s’agira d’un premier hub énergétique en mer du Nord qui sera relié, via des interconnexions, à des parcs éoliens d’autres pays disposant d’un surplus d’énergie renouvelable. L’accès à d'importants volumes d'électricité durable et abordable est important pour la compétitivité de notre industrie et le bien-être de nos ménages. »
Julie De Nul, CEO de Jan De Nul Group: « En tant que CEO de Jan De Nul Group, je suis particulièrement fière de la construction de ces caissons. Bientôt, ils dessineront en mer les contours de la toute première île énergétique au monde. Un magnifique exemple de collaboration pour la transition énergétique en mer et sur terre, mais aussi une importante étape vers un avenir durable. Et tous ensemble, Jan De Nul Group, qui fait partie de, TM EDISON et Elia y travaillent main dans la main avec beaucoup de passion. »
Luc Vandenbulcke, CEO de DEME Group: « Ces derniers mois, la collaboration étroite entre les équipes de TM EDISON et Elia a mené à des progrès significatifs dans la réalisation de la première île énergétique au monde. Tandis que la construction des caissons bat son plein, les travaux offshores ont eux aussi commencé pour permettre l’installation des caissons en mer. Ce projet unique, qui combine technologie innovante et nature inclusive design, offre aux entreprises belges telles que DEME une belle vitrine pour leur rôle de pionnier et leur expertise dans la construction d’infrastructures soutenant la transition énergétique. »