Comment les ingénieurs de Jan De Nul font la différence à tous les niveaux
CONTRIBUER À FAÇONNER L’AVENIR DE L’ÉNERGIE ÉOLIENNE EN MER
Paru dans Jobat, De Standaard, 12.03.2022
« Toujours plus grand », voilà qui caractérise l'évolution du marché de l'éolien en mer en Europe. « Les pièces utilisées sont beaucoup plus imposantes qu'il y a quelques années. Par conséquent, les navires d'installation actuels ne seront bientôt plus en mesure d’édifier les aérogénérateurs ou les fondations en mer », explique Bart Willems, directeur commercial de l'éolien en mer chez Jan De Nul. « C’est pourquoi Jan De Nul a voulu être une entreprise pionnière en se lançant dans la conception et la construction d’une nouvelle génération de navires. »
Une première mondiale ! On pourrait penser qu’un tel navire se vendra de lui-même. « Pas tout à fait. C'est surtout le moteur qui y est renfermé, ainsi que les employés motivés et leurs diverses compétences qui font vendre le navire », souligne Bart.
Une tour Eiffel en mer
Les deux navires sont pratiquement terminés et sont une prouesse à admirer. D’ailleurs, leur taille est telle qu’on ne voit qu’eux. Les Alizés est le nom du navire d'installation flottant à la capacité de levage de 5.000 tonnes et à la capacité de transport de 61.000 tonnes. Le Voltaire est un navire auto-élévateur doté d'une grue de plus de 3.000 tonnes, qui repose sur des pieux en mer afin de se hisser au-dessus de l’eau et former une plateforme de travail stable. Lorsque sa grue est entièrement déployée et que ses pieux sont à leur profondeur maximale, le Voltaire atteint 336 mètres. Aussi haut que la tour Eiffel. « Nous avons une portée de 98 mètres entre la quille et le fond marin, ce qui est plus que tout autre navire actuel de ce type », explique l’ingénieur Rutger Standaert, qui coordonne la construction en tant que directeur de construction des navires chez Jan De Nul.
Comment un tel navire prend-il forme ? « Mes collègues de la mise en œuvre des projets décrivent ce que le navire doit être capable de faire, compte tenu des évolutions du marché pour les années à venir. Mon rôle est de traduire leurs exigences en un concept viable. Ensuite, je coordonne également la construction du navire, dans ce cas-ci en Chine », poursuit Rutger, qui travaille depuis près de quinze ans pour Jan De Nul, le Voltaire étant son quatrième navire. Son travail consiste à garder une vue d'ensemble. La persévérance est vitale dans ce domaine. « Il faut toujours essayer d'apporter une solution à toutes les parties, tant sur le plan humain que technique. »
Quels sont les défis techniques pour construire un tel navire qui, naturellement, doit être parfait dès le départ ? « La complexité réside surtout dans l’agrandissement à l’échelle », indique Rutger. « Tant en matière de capacité de la grue et du pont que de profondeur opérationnelle. Cela donne lieu à des exigences de conception très strictes. Le poids net que le navire peut supporter joue un rôle très important pour le client. Il faut véritablement repousser les limites de l'ingénierie pour pouvoir y arriver efficacement », poursuit-il. « Le Voltaire peut hisser plus de 3.000 tonnes en une seule fois, porter un chargement de 16.000 tonnes et travailler en mer jusqu’à 80 mètres de profondeur. »
Émissions ultra-faibles
Ces navires sont innovants en termes de capacité, mais aussi de durabilité. « Pour Les Alizés, nous avons par exemple, dans la salle des machines, un système hybride basé sur des batteries. Celui-ci permet d’absorber les pics de puissance. Les deux navires sont en outre équipés d'un dispositif de filtre des gaz d'échappement à deux phases et peuvent fonctionner au biocarburant », indique Rutger. « Nous faisons tout pour réduire nos émissions et optimiser notre consommation de carburant. »
Les navires les plus récents de Jan De Nul sont tous à émissions ultra-faibles (Ultra-Low Emission Vessels ou ULEv en abrégé). Leurs émissions sont largement inférieures aux normes prescrites par la réglementation maritime internationale.
Page blanche
Bien entendu, un tel navire est le fruit du travail de toute une équipe : des personnes chargées de l'aspect électrique et de la conception hydrodynamique à celles occupées à la planche à dessin. Pour ces deux nouveaux modèles, elles sont littéralement parties d’une page blanche. Néanmoins, elles ont pu s’appuyer sur leur vaste expérience au sein de Jan De Nul, notamment dans le domaine des dragues. « Mon rôle est de dessiner le navire et de le rendre aussi efficace que possible. Tout en restant dans les limites des exigences et des règlements, j'ai une certaine liberté de mouvement », explique Jonas Van Leuven, concepteur principal pour Jan De Nul, qui a étudié l'électromécanique et a pu s'imprégner du sujet. « Mes premiers dessins pour le Voltaire datent de 2017 », se souvient Jonas. « En neuf ans de carrière chez Jan De Nul, j'ai pu mieux comprendre la structure d'un tel navire et j'ai appris que la disposition pouvait réellement améliorer l'efficacité à bord. »
Que cela vous fait-il, en tant que dessinateur du navire, de voir enfin le résultat en vrai ? « C’est très spécial », reconnaît-il. « Ce navire est énorme et ses éléments le sont également. Il est difficile d'imaginer une longueur finale de 150 mètres sur le papier. Dans la réalité, c’est immense. »
Tout en interne
La première mission du Voltaire sera d'installer des éoliennes dans les parties A, B et C du parc éolien Dogger Bank au Royaume-Uni, qui sera, une fois achevé, le plus grand parc éolien en mer du monde. Les Alizés transportera et installera les fondations des éoliennes pour les parcs éoliens en mer Gode Wind 3 et Borkum Riffgrund 3 en Allemagne.
Jan De Nul se démarque véritablement en concevant et en élaborant ses navires entièrement en interne (et en Belgique). « Acquérir ces connaissances nous-mêmes et offrir ainsi un service de qualité à nos clients est ancré dans notre ADN et notre philosophie », convient Rutger. Et chacun y contribue réellement : des RH aux finances, en passant par la logistique, le secrétariat, les TIC, l'exécution, les achats et l'ingénierie. « Ensemble, nous faisons une différence majeure et nous contribuons à bâtir un avenir durable. »
« C'est surtout le moteur qui y est renfermé, ainsi que les employés motivés et leurs diverses compétences qui font vendre le navire. »
Bart Willems est le directeur commercial de l'éolien en mer chez Jan De Nul. Tous les jours, il est en contact avec des clients et des partenaires en mer du monde entier et, avec ses collègues, il assure un suivi minutieux de ces opportunités commerciales. Bart travaille pour Jan De Nul depuis 4 ans et il est déterminé à soutenir l'expansion de notre division offshore. C'est lui qui va vendre ce navire aux clients.
Bart croit fermement en la force du travail d'équipe. « On pourrait penser que ce type de navire se vendra de lui-même au vu de son caractère unique. Ce n’est pas tout à fait vrai – même si c’est évidemment un atout. C'est surtout le moteur qui y est renfermé, ainsi que les employés motivés et leurs diverses compétences qui font vendre le navire. »
« La disposition et l’installation des différents composants à bord sont la clé du succès d'un navire. »
Jonas Van Leuven est concepteur principal. Il a étudié l'électromécanique et n'aurait jamais pensé qu'il développerait un intérêt et une expertise dans le monde maritime. C’est ce qui rend son travail si passionnant : Jan De Nul a tant à offrir, du génie civil aux techniques environnementales en passant par l'expertise maritime. Pour la conception du Voltaire, Jonas est parti d'une page blanche et de quelques traits de navires existants à titre d’inspiration. Le Voltaire est le deuxième navire dessiné par Jonas.
Lorsqu’il crée un navire, Jonas est surtout attentif à l’efficacité. « La disposition et l’installation des différents composants à bord sont la clé du succès d'un navire. »
« Il faut persévérer. Avancer est la seule option. Ce n’est qu’en pensant de cette manière que les projets sont menés à bien. »
Rutger Standaert est directeur de construction des navires chez Jan De Nul. Ingénieur civil diplômé en mécanique/électrotechnique et en génie maritime, Rutger suit de très près la construction du navire d’installation autoélévateur Voltaire. Il fait le lien entre les services opérationnels, le bureau de dessin et l'équipe de construction en Belgique et en Chine. Il synthétise les besoins et les demandes de ces équipes et tente de trouver la meilleure solution aux nombreux défis auxquels notre division offshore est confrontée. Le Voltaire est son quatrième navire pour Jan De Nul.
La devise de Rutger est de persévérer. « Avancer est la seule option. Ce n’est qu’en pensant de cette manière que les projets sont menés à bien. »
Ce qui est révolutionnaire pour les ingénieurs dans ce type de navire ? C'est un véritable défi que de faire coexister tous les systèmes à bord et d'en faire un navire performant et commercialement intéressant.
Rutger Standaert
Directeur de construction des navires chez Jan De Nul Group