Un article de : Vlamingen in de Wereld, n° 123, été 2024
Sur le seuil entre deux mondes
Vincent n’est ni loup de mer, ni terrien, mais il travaille pour une entreprise mondiale qui donne forme à l’eau et à la terre. Juste pour dire que pour travailler chez Jan De Nul, il faut être d’une autre trempe. Avec un bref intervalle, Vincent travaille déjà depuis 2012 pour l’entreprise aux racines flamandes. Il couvre tout le continent et il a déjà habité en Colombie, au Costa Rica, en Argentine et maintenant au Panama. En raison de sa situation centrale et stratégique, Jan De Nul y a un bureau régional. Vincent y est Area Controller et a commencé son job en 2020.
“Avec le Contrôleur de Gestion, je dirige une équipe d’expatriés et de managers financiers locaux dans la région. Nous examinons la mise en chantier de nouveaux projets, les risques financiers et administratifs, et la façon de les contrôler. En raison de la forte présence de Jan De Nul dans les Amériques, une forte équipe s’y est formée de façon organique. Nous surveillons les chiffres et résultats et nous les mettons en adéquation avec les besoins locaux et les attentes du siège central.”
Chaque fois un nouveau défi
Ces beaux projets dont parle Vincent sont entre autres la construction d’un nouveau port au Guyana, l’expansion du terminal portuaire de Katoen Natie en Uruguay et l’entretien permanent du chenal d’accès au port de Guayaquil en Équateur. Sans oublier l’installation, par Jan De Nul, du premier parc éolien offshore des Etats-Unis.
“L’Amérique du Nord et du Sud sont toutes deux très importantes pour Jan De Nul. J’aime l’approche par projet de la société, chaque fois avec de nouveaux défis. Chaque créneau et chaque projet a ses propres défis avec de nouvelles solutions ad hoc. Le volet financier est un petit engrenage qui supporte l’ensemble, mais il est crucial dans la réussite d’un projet. La culture d’entreprise est également imbibée de l’idée qu’un projet ne peut réussir que par la collaboration entre les différents départements. Bien entendu, il est satisfaisant de pouvoir suivre un projet dès les premiers calculs et jusqu’au dernier paiement.”
"À mon avis, travailler à l’étranger pour un employeur belge combine le meilleur des deux cultures. Il reste une attache avec les racines, et puis on se nourrit des défis locaux. Cette vie et ce boulot sont la porte entre deux cultures et m’offrent une grande plus-value."
Vincent Van Beirendonck
Appartenance
“Mon épouse et moi habitons à Panama. Nous nous sommes rencontrés il y a neuf ans en Colombie. Nous avons d’ailleurs habité pendant quelques années en Belgique. Quand elle a obtenu son diplôme d’ingénieure, nous avons de nouveau pris notre envol. Pour un partenaire qui travaille, Panama est un rêve, car il s’agit d’un des pays les plus multiculturels de la région. Elle a trouvé du travail assez rapidement dans une multinationale européenne. À mon avis, travailler à l’étranger pour un employeur belge combine le meilleur des deux cultures. Il reste une attache avec les racines, et puis on se nourrit des défis locaux. Cette vie et ce boulot sont la porte entre deux cultures et m’offrent une grande plus-value. Jan De Nul assure un encadrement solide et parfois, on le tient pour acquis. Mais contrairement à la culture américaine où on reçoit un montant fixe pour se débrouiller tout seul, nous recevons effectivement un package, y compris logement, assurance maladie, support familial, …”
Apprentissage sur-le-tas
Avec des formations en économie, droit et gestion d’entreprises, Vincent apporte une connaissance variée dans ses bagages. “Mais cela commence vraiment sur place. Jan De Nul mise beaucoup sur l’apprentissage sur-le-tas : on apprend par l’encadrement. J’ai eu ma première expérience dans le paradis de Santa Maria en Colombie. Je suis tombé dans un environnement très expérimenté, ce qui m’a permis d’évoluer rapidement. Mais ne vous trompez pas, on travaille encore toujours douze heures par jour à l’étranger, y compris les jours fériés.
Quand on travaille sous le régime marié à l’étranger, on travaille cinq mois, suivi d’un mois de congés. Sous le régime célibataire, c’est deux mois pour un. Mais on est bien payé pour ce dur labeur. Et puis, j’estime qu’on y apprend plus vite que dans un environnement belge.”
Microbe internationale
“Mon désir pour une carrière internationale a grandi pendant mes dernières années à l’université. Avec un diplôme financier, les opportunités à l’étranger sont peut-être moins nombreuses qu’avec un diplôme d’ingénieur, mais on en trouve. Cela s’est avéré un véritable virus. Les journées sont longues, la responsabilité est grande, mais il n'y a pas de temps pour la routine. Cette vie me va comme un gant. Dès le début, j’ai été bien entouré par des collègues expérimentés, et j’ai vite été plongé dans le vrai travail. Grâce à mon boulot, je suis devenu quelqu’un de vraiment différent. Ce n’est qu’en voyageant vers les endroits moins touristiques qu’on apprend à mieux connaître le monde. À l’avenir, je me vois vivre à l’étranger pour de bon, de préférence dans un pays hispanophone comme la Colombie ou l’Espagne. Je n’ai pas encore envie d’une vie bien casée ”, conclut Vincent.