Nos collègues Lore et Bram sur un projet de câble ambitieux en Crète
Article de : Vlamingen in de wereld, numéro. 113, printemps 2021. Texte : Koen Van Der Schaeghe
Carrière d'outre-mer
Les collègues Lore et Bram travaillent en Grèce à la nouvelle prouesse de Jan De Nul Group. Il s’agit en particulier de la pose et du revêtement d’un câble sous-marin entre la Crète et la région du Péloponnèse en Grèce. Bram explique la mission : "À plus de 135 km, il s’agit d’un des câbles électriques sous-marins les plus longs au monde. Ce qui rend ce projet particulièrement complexe, c’est que le câble traverse des eaux très profondes, sur un fond marin dont le profil est très difficile, avec de pentes extrêmement abruptes. Avec le navire câblier Isaac Newton, nous travaillons à des profondeurs jusqu’à 980 mètres.”
Lore et Bram ont opté consciemment pour une carrière à l’étranger. Je les joins via Zoom sur le continent, du côté grec du projet. Lore a 24 ans et est active au sein du segment QHSSE (Qualité, Hygiène, Sécurité, Sûreté, Environnement). En effet, la sécurité est une priorité absolue au sein de Jan De Nul Group. Bram a 32 ans et, en tant que Works Manager, veille à ce que tout « roule comme sur des roulettes » sur le chantier au quotidien. L’équipe internationale est très diverse, tant au niveau langue maternelle et niveau de formation que de fonction. Ce qui est tout aussi important que la coordination locale, c’est le contact étroit avec les bureaux à Alost et Luxembourg.
Le défi des grands fonds
L’objet du projet est la réduction du coût de la génération d’électricité en Crète et le remplacement de centrales à mazout coûteuses par une alternative plus efficiente outre-mer. La nouvelle connexion contribue à la hausse de la part d’électricité générée de façon durable. Lore : "Plus tard dans l’année, 34 pourcents de la demande totale d’électricité en Crète proviendra d’outre-mer via un réseau fiable qui, en outre, ne doit pas nuire au tourisme. Le fait que la Crète vit du tourisme détermine en partie le choix d’un câble électrique sous-marin. En effet, des centrales supplémentaires ou des éoliennes nuiraient au paysage caractéristique de l’île."
Il s’agit vraiment d’une mission taillée sur mesure pour Jan De Nul Group, où un défi des grands fonds est couplé au génie technique et au travail de précision. En effet, cela ne s’arrête pas à la pose du câble sur le fond marin mais ensuite, à la protection de celui-ci, en particulier contre les activités de pêche. Bram : "En fonction du sous-sol, la protection diffère. Certaines parties du câble reposent sur un sol rocheux. Dans ce cas, des coquilles en fonte sont installés au préalable, ou le câble est posé dans une tranchée creusée à l’avance. Quand le cable est posé sur du sable, on le protège en l’enfouissant : deux lances positionnées de part et d’autre du câble insufflent de l’eau à haute pression dans le fond marin qui s’ouvre et le câble s’enfonce.”
Savourer le monde
Pour Lore, il s’agit de son troisième projet. Bram en a déjà quinze à son palmarès. Certaines de ses destinations sont très évocatrices. Pensez au Vietnam, à Hongkong ou à la Jamaïque. "Mais ne vous y trompez pas, souvent vous nous trouverez dans des régions assez reculées du monde habité, dans des régions en cours de développement ou d’assainissement." Lore : "Mais il s’agit d’endroits où on n’irait probablement jamais autrement. C’était le cas de mon premier projet en Mauritanie." Lore a grandi en partie sur la frontière franco-suisse. Elle visait depuis longtemps une carrière à l’étranger. "Je veux savourer le monde, et pour cela, cette entreprise est un véritable aimant. La rotation rapide des projets, c’est vraiment mon truc. Donnez-moi des destinations où on doit réaliser énormément dans des conditions difficiles."
Les enfants expatriés optent souvent pour une carrière internationale. Les parents de Lore habitaient encore en France quand elle est venue étudier à Bruxelles à l’âge de 18 ans. "Ils m’ont passé le virus. Et parfois, ils se mettraient bien à ma place. J’ai fait connaissance avec Jan De Nul Group à l’université. Pendant mes études, un travail comme celui-ci, c’était mon objectif. Je suis très reconnaissante à Jan De Nul de m’accueillir sans expérience. Peu importe où je vais, tant que j’ai une connexion à l’internet. Je suis jeune et je ne veux pas m’incruster dans un endroit. Le fait qu’il y ait tant d’opportunités, pour moi, c’est ce qui rend ce travail intéressant.'
"Je veux savourer le monde, et pour cela, cette entreprise est un véritable aimant. La rotation rapide des projets, c’est vraiment mon truc. Donnez-moi des destinations où on doit réaliser énormément dans des conditions difficiles."
Lore Cloesen
Un job avec une dimension supplémentaire
Bien sûr il s’agit d’un job à impacts et très loin de nos proches. Bram est papa depuis peu et habite avec sa partenaire vietnamienne en Grèce. "C’est la première fois que je suis sur site en tant qu’homme marié. Cela rend l’aspect familial nettement plus agréable. Les projets pour les couples mariés qui partent ensemble sont rares, précisément parce que nous opérons en région en voie de développement. En tant qu’employeur, Jan De Nul Group est très favorable à la famille, et accorde beaucoup d’attention à et de compréhension pour la situation familiale. Nous ne savons pas où nous nous établirons en fin de compte. Mais il y aura inévitablement un moment où notre fils devra vivre à un endroit fixe."
Même si les engins utilisés coûtent des millions d’euros, il est clair que les travailleurs constituent le capital principal du groupe. On accorde beaucoup d’attention aux conditions-cadres. Parfois, les chantiers sont tellement éloignés de tout, qu’on ne peut compter que sur ses collègues. Bram : "C’est une façon de vivre, pas toujours sur une base très solide. Alors, l’esprit d’équipe et le soutien de votre partenaire et de votre famille sont tout aussi importants, même cruciaux. Qu’il s’agisse d’un petit projet ou d’un grand, vos collègues et vous-même êtes dans la même galère, à savoir, des personnes avec une certaine mentalité et qui veulent aussi faire de leur mieux après le travail. Cela crée un lien de témérité et d’action. Le verre doit être vu à moitié plein. On ne peut pas commencer à penser quand on pourra rentrer à a maison dès la première semaine."
"C’est une façon de vivre, pas toujours sur une base très solide. Alors, l’esprit d’équipe et le soutien de votre partenaire et de votre famille sont tout aussi importants, même cruciaux. Qu’il s’agisse d’un petit projet ou d’un grand, vos collègues et vous-même êtes dans la même galère, à savoir, des personnes avec une certaine mentalité et qui veulent aussi faire de leur mieux après le travail. Cela crée un lien de témérité et d’action."
Bram Vande Walle
La magie de l'autre
"Pour moi, cette collaboration avec les collègues et les autres cultures, c’est passionnant", dit Lore. "On augmente ses compétences interpersonnelles, on fait l’expérience des relations interculturelles sur le terrain. De mon point de vue, il s’agit d’une occasion unique pour développer mes aptitudes. Je travaille sur une base célibataire, ce qui veut dire que je travaille deux mois, et puis j’ai un mois de congés. C’est un choix. Si je ne devais plus l’apprécier, j’arrêterais, mais ce n’est absolument pas à l’ordre du jour. Je suis toujours contente de pouvoir boucler ma valise et de partir pour un projet."
Pour tous deux, il s’agit d’un travail rêvé, avec beaucoup de variation et d’espace pour la propre initiative. Lore : "J’adore m’intégrer dans un nouvel environnement : tout déchiffrer, résoudre des problèmes et établir des contacts. En Belgique, on travaille dans un environnement encadré de façon rigide. Je n’aime pas beaucoup ça. J’ai besoin de nouveauté pour ma satisfaction professionnelle. Si je reste trop longtemps sur un même projet, j’attrape la bougeotte." Bram : "Nous sommes en première ligne des développements. Et vivre ça, c’est un vrai bonus."